Madrid de notre correspondant
Le juge Baltasar Garzon vient d'asséner un nouveau coup de massue contre le bras politique de l'ETA. Décidé à asphyxier Batasuna, le magistrat espagnol de l'Audiencia Nacional, la principale instance pénale du pays, a condamné mercredi soir le parti indépendantiste basque à payer 24 millions d'euros dans un délai de vingt-quatre heures. Ce montant correspond aux dégâts provoqués par les violences commises au Pays basque depuis 2001 autobus incendiés, agences bancaires, entreprises et mobilier urbain endommagés , dans le cadre de la kale borroka, sorte de guérilla urbaine menée par des mouvements de jeunesse proches de l'organisation armée basque. Le juge espagnol attribue la «responsabilité civile solidaire» de ces dégâts à Batasuna, qu'il accuse d'être à la tête d'un «complexe terroriste intégré» aux ordres de l'ETA. Ce parti indépendantiste compte 7 députés au Parlement régional basque et représente environ 10 % de l'électorat basque, soit quelque 140 000 personnes.
Mesure draconienne. Comme aucune somme d'argent n'a été versée hier par Batasuna, Baltasar Garzon a décrété l'embargo sur les biens du parti séparatiste. Ce gel concerne les valeurs mobilières et immobilières de la formation, mais aussi les crédits ou les subventions dont elle est susceptible de bénéficier. Dans la pratique, dès l'entrée en vigueur de cette décision judiciaire, les finances de Batasuna passeront dans la clandestinité. Cette mesure draconienne n'a pas manqué de fai