Dans la plus parfaite discrétion, Berlin a pris en main la Convention européenne. Inquiets des tergiversations de Valéry Giscard d'Estaing, son président, les Allemands siégeant au sein de cette enceinte lui ont envoyé, début juin, une lettre bien sentie que Libération s'est procurée , lui enjoignant d'entrer dans le vif du sujet et de préparer au plus vite des projets de texte autour desquels les débats pourront s'articuler. Pour eux, «la phase d'écoute», revendiquée par VGE, a assez duré. Au rythme auquel vont les travaux, on peut effectivement se demander si la Constitution de l'Europe élargie sera prête début 2003. Comme le dit Jean-Louis Bourlanges, eurodéputé UDF, «le mot d'ordre de la Convention semble être : "Silence, on tourne... en rond"»... Certains soupçonnent même l'ex-président d'avoir un «agenda caché» : ne concocterait-il pas dans son coin en réalité avec Blair un projet de Constitution qu'il soumettrait à des conventionnels trop épuisés par leurs discussions et trop soucieux de ne pas retarder l'élargissement pour le contester ? Les Allemands ont donc pris leur plume en estimant qu'«après trois mois de travaux le débat général est clos». Pour eux, il faut répartir les conventionnels en groupes de travail couvrant les matières à discuter, afin que chacun accouche d'articles constitutionnels qui seraient discutés par la plénière. Ils suggèrent qu'un premier projet soit présenté début octobre. Pour les Allemands, les groupes existants ne couvrent pas les
Berlin aiguillonne Giscard
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par Jean Quatremer
publié le 9 juillet 2002 à 0h21
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