La dramatique collision entre un Boeing et un Tupolev, la semaine passée, en Suisse, près du lac de Constance, relance une ancienne polémique sur le rôle de la décision humaine face aux indications de la machine dans la navigation aérienne. Après une semaine d'investigations sur les conditions de cet accident qui a entraîné la mort de 71 passagers, dont 52 enfants et adolescents russes, les enquêteurs de l'Association internationale du trafic aérien (IATA) ont révélé hier que le pilote russe avait reçu des instructions contradictoires de l'agence suisse de contrôle aérien Skyguide et de son propre système d'alerte anticollision (TCAS) installé à bord.
Consignes. Le TCAS, en fonction sur les deux avions, avait bien ordonné au Boeing de descendre et au Tupolev de remonter après que l'ordinateur eut repéré les trajectoires dangereuses. Mais l'équipage russe a reçu, dans le même temps et par deux fois, une consigne en tout point contraire de la part de Skyguide. Le contrôleur aérien de permanence au sol lui intimant de plonger, le pilote du Tupolev a décidé de respecter les ordres donnés par l'homme contre les avertissements de ses instruments, ce qui devait aboutir à la collision avec le Boeing.
Pause autorisée. De plus, au moment de l'accident, l'aiguilleur du ciel était seul à surveiller, depuis l'aéroport de Zürich, l'espace aérien qui couvre une zone limitrophe au-dessus de la Suisse et du sud de l'Allemagne. L'autre contrôleur était parti faire une pause autorisée par le ser