Varsovie de notre correspondante
En l'espace de neuf mois, la cote de popularité du SLD, le parti social-démocrate issu des décombres de l'ex-PC, a chuté de 43 % à près de 30 %. Le gouvernement de gauche présidé par Leszek Miller, formé après les législatives de septembre 2001, se trouve ainsi confronté à un mécontentement grandissant alors même qu'il entre dans la dernière phase des négociations pour l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne.
Panique. Le départ du ministère des Finances, la semaine dernière, de Marek Belka, un libéral adepte d'une politique de rigueur et apprécié dans les milieux internationaux, n'a probablement pas contribué à redorer l'image du cabinet, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Le remplacement de Belka par Grzegorz Kolodko a même semé la panique chez les petits épargnants, qui craignent que le nouveau ministre ne dévalue le zloty de 15 % comme il l'a récemment prescrit dans la presse. Son caractère querelleur et son aversion pour Leszek Balcerowicz, le patron de la Banque centrale qui est aussi le père des réformes, laissent en outre présager d'autres conflits.
Depuis sa nomination samedi, cet économiste brillant, qui avait déjà officié au poste de ministre des Finances de 1994 à 1997 sous des gouvernements postcommunistes, n'a toujours pas présenté de programme. Il s'est borné à promettre de veiller à la «discipline financière de l'Etat», d'«augmenter la production» et de «baisser le chômage». Kolodko a participé hier à sa première réu