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Libération

L'inaccessible «paradis autrichien»

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La loi sur l'immigration, votée hier, a été élaborée par l'extrême droite.
publié le 10 juillet 2002 à 0h21

Vienne de notre correspondant

C'est une grande victoire pour le parti de Jörg Haider (FPÖ). Hier, le Parlement autrichien a voté une loi sur les étrangers directement inspirée des revendications de l'extrême droite, qui participe au gouvernement de coalition formé avec les conservateurs en février 2000. A partir du 1er janvier 2003, tous les candidats à l'immigration ­ l'Autriche délivre environ 8 000 nouveaux permis de séjour et de travail par an ­ seront obligés d'apprendre l'allemand sous peine de se voir retirer leur autorisation de séjour.

Si les ressortissants de l'Union européenne ne sont pas concernés, la nouvelle loi s'applique aussi aux étrangers présents dans le pays depuis moins de cinq ans, ainsi qu'aux Suisses et aux Américains, furieux d'être mis dans le même panier que la main-d'oeuvre bon marché venue de l'Est. Elle touche aussi les membres des familles venues dans le pays au titre du regroupement familial. Seuls certains cadres d'entreprise peuvent espérer passer entre les mailles du filet, mais en aucun cas leurs conjoints.

Enseignement. Cent heures de cours sont prévues par personne (avec contrôle de présence), dont le coût est pris en charge à moitié par la collectivité et à moitié par l'«élève». A l'issue de cet enseignement, le candidat à l'immigration doit passer un test, lors duquel il doit aussi prouver sa bonne connaissance de la culture autrichienne. En cas d'échec, un nouveau quota d'heures lui est imposé, qu'il doit financer entièrement. S'il échou