Salem, Oum el-Fahem, Barta'a envoyée spéciale
Situé à mi-distance entre la localité palestinienne de Jénine et la ville israélienne de Hadera, Barta'a est un village coupé en deux, avec une moitié israélienne et une autre palestinienne que sépare juste un petit pont, sur la décharge à ordures. Ici, nul besoin de check point. De l'est ou de l'ouest, les habitants se connaissent tous car ils sont issus de la même famille, les Kabaha. Ceux de la moitié palestinienne ne s'aventurent guère chez leurs cousins israéliens au risque d'être arrêtés par des policiers discrets mais vigilants. A Barta'a, ce sont les Israéliens surtout les Arabes qui viennent du côté palestinien, attirés par le prix des produits issus des territoires, beaucoup moins élevé qu'en Israël. La vie y serait donc presque douce s'il n'y avait ce projet de «mur» israélien.
Il y a quelques semaines, les 4 000 habitants de Barta'a-Est ont appris que le mur, ou «clôture de sécurité», que les autorités israéliennes viennent de mettre en chantier pour empêcher les infiltrations de kamikazes en Israël, allait passer à l'est de Barta'a-Est, coupant le village de ses racines de Cisjordanie sans pour autant lui donner libre accès à Israël. Un vrai drame.
«Des heures de route». Devant une grenadine glacée servie sous le citronnier de la cour, Ahmed, Mohammed, Shaagi et Aïmakh se disputent. Ils ont entre 15 et 25 ans et portent tous le nom de Kabaha. Mohammed, la vingtaine, sans emploi, ne demanderait pas mieux que de deven