Des militaires français ont arrêté, hier après-midi en Bosnie, Radovan Stankovic, un Serbe accusé d'avoir violé des femmes musulmanes durant la guerre. En coopération avec les troupes allemandes, l'intervention des forces spéciales françaises s'est déroulée dans la région de Foca (sud-est) «par surprise et sans échanges de tirs dans un lieu où résidait Stankovic», raconte le colonel Baptiste, de l'état-major à Paris. «Il était traqué depuis plusieurs semaines. Il a fallu l'identifier soigneusement, car il avait grossi d'au moins vingt kilos depuis l'époque des faits», ajoute-t-il. Radovan Stankovic, 33 ans, était recherché par le Tribunal pénal international de La Haye. Remis au représentant du TPI à Sarajevo, il devrait être transféré à la prison de Scheveningen, aux Pays-Bas.
Campagne systématique. Comme sept autres Serbes, il est accusé de «crimes contre l'humanité, violations des conventions de Genève et violations des lois et coutumes de la guerre» pour avoir notamment pris part à une campagne systématique de viols en 1992 et 1993. Certaines de ses victimes étaient alors âgées de 12 ans. Stankovic était «responsable d'une maison à Miljevina où des femmes musulmanes étaient enfermées et violées», précise l'état-major. Trois de ses coaccusés, arrêtés par les Français, ont été condamnés à des peines de vingt-huit, vingt et douze ans de prison.
Arrestations. Cette arrestation est la sixième réalisée par les soldats français depuis 1998. Par ailleurs, un accusé s'est livré vol