Menu
Libération

Etats-Unis: black-out sur le charbon

Article réservé aux abonnés
Le FBI accusé de freiner l'enquête sur les lettres piégées au bacille.
publié le 11 juillet 2002 à 0h22

New York de notre correspondant

A deux reprises ces dernières semaines, les agents du FBI ont gravi les escaliers du Sénat à Washington pour se rendre discrètement dans le bureau de Tom Daschle, le leader de la majorité démocrate. A croire le magazine Newsweek, il ne s'agissait nullement de visites de courtoisie. En octobre 2001, Daschle avait reçu une lettre contenant du bacille du charbon (anthrax), et le sénateur, à force de pressions, était parvenu à fixer un rendez-vous avec le bureau fédéral. Il espérait tout à la fois glaner quelques informations sur l'enquête ouverte à l'automne dernier et faire part de l'impatience qui commençait à se faire sentir sur Capitole Hill face au manque de résultats des autorités. Finalement, pas un mot n'a filtré de ces réunions.

Neuf mois après les attaques au bacille du charbon qui ont provoqué la mort de cinq personnes, les questions se multiplient aux Etats-Unis sur l'enquête menée par le FBI et le mystère qui l'entoure. A plusieurs reprises, politiciens et membres de la communauté scientifique se sont interrogés sur les piétinements du bureau fédéral et sur son incapacité à résoudre l'affaire. Fin juin, la sénatrice démocrate de Californie Barbara Boxer a dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas : «Plutôt que de parler de réorganisation, le FBI doit s'investir totalement et mettre la main sur ce tueur. Ne rien négliger.» Aujourd'hui, la polémique a encore gonflé, alors que le gouvernement est accusé de freiner volontairement un