Durban envoyée spéciale
Théâtral et volubile, Mouammar Kadhafi aura offert sa touche habituelle de folklore au dernier sommet des chefs d'Etat africains, clos hier à Durban (Afrique du Sud). Malgré un service de sécurité omniprésent, pas moins de 3 000 policiers pour 6 000 délégués, le chef de l'Etat libyen est arrivé dans la cité balnéaire sud-africaine flanqué de ses sbires et d'une paire de jolies femmes noires en treillis. L'escorte portait des armes, mais pas les accréditations réglementaires...
Le colonel libyen, qui avait insisté en vain pour organiser ce sommet historique chez lui, afin d'obtenir la première présidence de la nouvelle Union africaine (UA), n'a pas remis sur le tapis sa vieille querelle de leadership avec l'Afrique du Sud. Heureux de voir son vieux rêve des «Etats-Unis d'Afrique» se concrétiser, du moins sur le papier, il a trouvé «logique» que l'UA ait succédé à l'ancienne Organisation de l'unité africaine (OUA) fondée en 1963 pour promouvoir les indépendances dans le dernier pays africain à s'être libéré du joug colonial.
Concession. S'il n'a pas volé la vedette à Thabo Mbeki, son homologue sud-africain, Kadhafi aura tout de même réussi à brouiller l'image de l'UA dès sa naissance. Il a notamment obtenu l'élargissement du Comité de mise en oeuvre du nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), le plan qui doit servir de programme économique à l'UA. Chaque sous-région n'y aura pas trois mais quatre représentants. But de l'opération