Jérusalem envoyé spécial
Fermeture par la police de bureaux universitaires palestiniens à Jérusalem-Est et approbation d'une loi sur la terre qualifiée par l'opposition de «raciste» : en vingt-quatre heures le gouvernement d'Ariel Sharon a pris des initiatives qui ont suscité de violentes controverses en Israël. Mardi, pas moins de 60 policiers ont mené un raid dans les locaux administratifs de l'université palestinienne Al-Qods, qu'ils ont perquisitionnés avant de les fermer. Le ministre de la Sécurité intérieure ,Uzi Landau, a accusé ces bureaux d'opérer «de manière illégale comme représentation de l'Autorité palestinienne dans un secteur sous souveraineté israélienne».
Indignation. Le président de l'université, Sari Nusseïbeh, qui est aussi le responsable de l'OLP dans la partie arabe de la Ville sainte et se trouvait en voyage en Grèce, a réfuté ces affirmations et annoncé qu'il ferait appel de la décision du ministre. Celle-ci a d'autant plus indigné le camp de la paix qu'elle vise un partisan actif du dialogue israélo-arabe, lequel, récemment, avait dénoncé les attentats-suicides, demandant à ses compatriotes d'y mettre fin. Il avait même pris l'initiative d'une pétition en ce sens. Depuis, cet intellectuel, diplômé d'Oxford et d'Harvard, avait reçu des menaces de mort et vivait sous la protection de la police palestinienne. Après la fermeture, l'ambassadeur américain en Israël, Dan Kurtzer, a fait savoir à Sharon qu'il lui était difficile de comprendre une telle décisio