«Nous devions simplement former des équipes au contrôle des bagages, du fret et des passagers. Comme à Roissy...» Luc Marquès de Oliveira, l'homme qui a envoyé une équipe de mercenaires le mois dernier à Madagascar, ne manque pas d'humour. Joint par Libération, il explique que le président Didier Ratsiraka l'a contacté à la mi-juin : l'ex-homme fort de l'île était de passage à Paris, pour «travailler à la recherche d'une solution à la crise malgache». Ratsiraka lui fournit un «schéma directeur» pour monter «une opération de type "sûreté et sécurité" des aéroports de Toamasina [ex-Tamatave, ndlr] et d'Antsiranana [ex-Diego Suarez, ndlr]». Il s'agissait plutôt d'envoyer une équipe de spécialistes pour tenter de renverser la situation militaire sur l'île au profit de Ratsiraka. Les deux villes en question étaient alors les dernières qui échappaient encore à l'autorité du nouveau chef de l'Etat, Marc Ravalomanana (lire ci-contre).
Selon nos informations, ces mercenaires ne partaient pas pour Madagascar pour s'y battre, mais pour entraîner et encadrer un bataillon de 150 à 200 militaires malgaches, dévoués à Ratsiraka. «Assurer la sécurité d'un aéroport ? Vous voulez rire ! Ces hommes ne sont pas des vigiles», commente un proche du dossier. En tout cas, ce contrat est une bonne affaire : environ trois millions d'euros sur une durée de dix-huit mois. De quoi mettre du beurre dans les épinards de la société de Luc Marquès de Oliveira.
Nageur de combat. Marquès n'envisageait pas de pa