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Libération

Cours d'honnêteté pour flics ripoux à Mexico

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La municipalité, qui entend lutter contre la corruption, cherche à «rééduquer» ses forces de police.
publié le 13 juillet 2002 à 0h24

Mexico correspondance

«Imaginez qu'un homme en BMW grille un feu rouge. Vous l'arrêtez. Sans lâcher son téléphone portable, il tend un billet de 50 pesos (5 euros) par la fenêtre. Votre pot-de-vin vous attend», explique Miguel Alcatrar, l'instructeur chargé des cours de «rééducation éthi que» pour agents de police. Il poursuit la description de cette scène banale au Mexique : «Dans le passé, vous auriez probablement pris l'argent. Si ça vous arrive demain, que faites-vous ?» L'un des policiers se lève et répond fièrement : «Je refuse son billet et je lui dresse une contravention.» La classe applaudit.

Pendant trois mois et demi, 1 100 policiers de la «motopatrouille» de Mexico, une corporation considérée comme l'une des plus corrompues de la ville, n'ont pas touché leurs machines pour suivre quotidiennement des cours d'éthi que, de droits de l'homme et de relations publiques. A Mexico, l'une des villes au taux de criminalité le plus élevé du monde, 90 % des citoyens disent ne pas faire confiance à la police pour les protéger et la considèrent souvent comme une véritable mafia, dont certains membres pratiquent le racket, le kidnapping ou le meurtre ­ outre le fait d'accepter les pots-de-vin.

Bon enfant. Dans ce contexte, le programme d'éducation des motards, qui s'est achevé fin juin, à de quoi surprendre par son côté bon enfant. «On a fait des ateliers de théâtre les mettant en situation de tentative de corruption. Des revues de presse et des expositions sur le thème. Ils ont a