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Libération

L'Espagne et le Maroc à cran pour un bout de terre

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Rabat a placé des gendarmes sur Leila, îlot inhabité.
publié le 13 juillet 2002 à 0h23

La tension a encore monté d'un cran vendredi entre l'Espagne et le Maroc, déjà au bord de la rupture diplomatique depuis plus d'un an. L'installation, jeudi après-midi, d'une dizaine de gendarmes marocains sur un îlot, appelé «Persil» par les Espagnols et «Leila» par les Marocains, a relancé la crise.

Madrid a immédiatement exigé de Rabat «un retour à la normale» sur ce bout de terre inhabité, situé à 200 mètres des côtes marocaines et à quelques kilomètres de l'enclave espagnole de Ceuta. Le vice-président du gouvernement ibérique, Mariano Rajoy, y a vu, lui, un geste «inamical» et «incompatible avec le traité d'amitié et de coopération» signé en 1991 par les deux pays. Et a annoncé, sans plus de détails, l'envoi de trois patrouilleurs de la marine de guerre espagnole à proximité de Persil.

Protectorat. Le ton est tout aussi ferme côté marocain, où on estime que Leila a été «libéré» en 1956, à la fin du protectorat espagnol sur le Maroc. Sommés de répondre «rapidement», les Marocains ont, du coup, déclaré qu'ils ne retireraient pas leurs gendarmes, précisant avoir installé sur cet îlot de 13 hectares un «poste de surveillance» dans le cadre de leur «campagne antiterroriste et antiémigration clandestine». L'argument a fait bondir la nouvelle ministre espagnole des Affaires étrangères, Ana de Palacio : «Qu'on m'explique ce que cela a à voir avec l'installation d'une tente, d'un drapeau et de quelques militaires.»

Elle semble avoir été entendue à Bruxelles. Un porte-parole de la