Les festivités officielles n'auront pas été aussi grandioses que celles prévues initialement à Marrakech et reportées pour cause de «tragédie palestinienne». Célébré à partir de vendredi et pour trois jours à Rabat, le mariage du roi Mohammed VI du Maroc, 38 ans, avec Salma Bennani, une informaticienne de 24 ans, aura néanmoins été à la mesure de l'image que le souverain s'efforce de donner depuis son accession au trône en juillet 1999 : celle d'une monarchie alaouite qui, au pouvoir depuis le XVIIe siècle, affiche désormais sa modernité. Du coup, journaux et «proches du palais» ont savamment paré de vertus politiques le spectacle très people d'une noce à laquelle ont été invitées 1 200 personnalités «amies et intimes de la famille royale». Maintenant le suspense, Rabat en taisait d'ailleurs vendredi le casting, à l'exception de Bill Clinton et de sa fille, Chelsea. Tout dans cette union est donc devenu «signe de changement adressé particulièrement aux femmes marocaines» dans un pays musulman où le statut de la femme est un débat politique majeur.
Les Marocains connaissent ainsi, pour la première fois, l'identité et le visage de «l'épouse du roi», qui, autre nouveauté, sera parée du titre d'«altesse royale», alors qu'ils ignoraient auparavant tout de celle qui n'était que la «mère des princes». Les mariages royaux obéissaient jusque-là à des équilibres politiques. La rencontre des nouveaux époux a été «spontanée» et «nullement arrangée», soufflent les proches du palais. Et al