La réconciliation entre les Etats nés de l'éclatement de la Yougoslavie sera laborieuse, mais le coup d'envoi en a symboliquement été donné hier à Sarajevo. Pour la première fois depuis le début des guerres en Croatie (1991) puis en Bosnie (1992), un sommet a réuni dans la capitale bosniaque les présidents des trois parties qui y furent impliquées. Depuis cette ville qui fut assiégée et bombardée pendant trois ans par les forces serbes, le président de la République fédérale yougoslave (RFY) Vojislav Kostunica, son homologue croate Stipe Mesic et les trois membres de la présidence collégiale bosniaque, Beriz Belkic (musulman), Zivko Radisic (serbe) et Jozo Krizanovic (croate) ont signé une déclaration commune affirmant leur volonté de «rapports de bon voisinage dans tous les domaines», conscients que leur intégration à l'Europe en «dépendra». Ce catalogue de bonnes intentions, y compris celle de coopérer pleinement avec le Tribunal pénal international de La Haye, permet en tout cas à la communauté internationale et à l'Union européenne, représentée par le Britannique Paddy Ashdown, de montrer les progrès effectués dans le processus de normalisation.
L'attente des excuses
Commencée avec les accords de paix de Dayton en octobre 1995 qui avaient mis fin à la plus sanglante des guerres ayant ravagé l'ex-Yougoslavie (250 000 morts), la normalisation s'était considérablement accélérée il y a deux ans après la mort de l'homme fort de Zagreb Franjo Tudjman en décembre 1999, la retrait