Bruxelles (UE) correspondance
La séance d'ouverture est à peine entamée qu'ils veulent déjà s'emparer de la tribune. «Monsieur le président, nous avons élu notre bureau hier, il n'est pas normal que nous ne soyons pas représentés à vos côtés ce matin», lance l'un des «jeunes» conventionnels européens. «Toute assemblée a besoin de règles (...) Chaque chose en son temps», réplique Valéry Giscard d'Estaing, président de la Convention sur l'avenir de l'Europe et à qui revient l'initiative de cette Convention des juniors. Les jeunes seront aussi sérieux que leurs aînés. Côté «cure de jouvence», comme l'ironisaient ceux qui estimaient qu'il s'agissait là d'un «gadget», VGE, 76 ans, devra repasser.
«Soyez visionnaires (...), sortez des sentiers battus»: telle était la feuille de route des 210 Européens de 18 à 25 ans issus des 15 Etats membres et des 13 pays candidats (Turquie comprise) qui s'étaient réunis mercredi, jeudi et vendredi derniers, à Bruxelles, pour réfléchir à l'Europe de demain. «Dites-nous ce que vous rêvez pour dans vingt ans», a conclu VGE.
Mais comment faire rêver avec un texte constitutionnel ? Le texte final de 13 pages est un manifeste fédéraliste, comme il en existe déjà tant. Il a été difficilement adopté dans la nuit de jeudi à vendredi, par 102 voix sur 210 (les abstentions font la différence).
Singeant souvent les grands, ces jeunes de l'Europe «d'en haut», bardés de diplômes de sciences politiques, n'ont pas su créer la surprise. Il faut dire que l'on voit