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Libération

Les Comores à nouveau fréquentables

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Ex-putschiste, le colonel Azali, élu président en avril, a été reçu à Paris.
publié le 16 juillet 2002 à 0h25

«En dirigeant moi-même le coup d'Etat d'avril 1999, j'ai voulu dire aux Comoriens : "Cette fois, c'est moi qui orchestre la manoeuvre, pas Bob Denard. Il vaut mieux un coup d'Etat dirigé par des nationaux plutôt que par des mercenaires."» Le colonel Assoumani Azali a le sourire : il y a trois mois, il a été élu à la présidence de l'Union des Comores, quasiment trois ans jour pour jour après son coup de force. Depuis son indépendance, acquise en 1975, l'ancienne colonie française a connu pas moins d'une vingtaine de putschs, la plupart ratés. Et une flopée de raids barbouzards. Les Comores sont désormais en pleine reconstruction institutionnelle.

En décembre 2001, quelques jours après l'échec d'un énième raid de mercenaires français, l'archipel s'est doté d'une Constitution qui accorde de larges prérogatives aux trois îles qui le composent. Grande-Comore, Mohéli et Anjouan ont chacune leur président, le colonel Azali chapeautant l'ensemble en tant que chef de l'Union. Mais l'archipel et ses 630 000 habitants restent soumis aux tentations séparatistes. L'île d'Anjouan, qui avait proclamé son indépendance en 1997, est revenue dans le giron de l'Union l'année dernière, tout en nommant récemment un ministre de la Coopération internationale...

Mises au ban de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour cause de coup d'Etat, les Comores ont intégré la toute nouvelle Union africaine (UA) lors du sommet de Durban (Afrique du Sud) de la semaine dernière. «On était dans une position i