La justice pakistanaise a déclaré coupable et condamné hier à la peine de mort le militant islamiste Sheikh Omar, pour l'enlèvement et le meurtre du journaliste américain Daniel Pearl, qui avait bouleversé le monde occidental en janvier dernier. Sheikh Omar a réagi en menaçant les autorités pakistanaises : «Nous verrons qui mourra en premier, moi ou les autorités qui ont arrangé ma condamnation à mort.» Ses avocats accusent le tribunal d'avoir cédé aux pressions américaines, ne laissant aucune chance à son client.
Camp retranché. Le verdict a été rendu, à huis clos, par une cour spéciale antiterroriste dans la prison de Hyderabad où le procès avait été transféré en raison de menaces de mort proférées à l'encontre des procureurs. Située à 160 kilomètres au nord-est de Karachi, la ville a été convertie en camp retranché : tireurs d'élite aux aguets, patrouilles de paramilitaires, véhicules blindés de policiers aux abords du bâtiment.
Considéré comme le cerveau de l'enlèvement, Sheikh Omar, 29 ans, est le fils d'une bonne famille pakistanaise, né en Grande-Bretagne, où il a grandi, étudié et dont il possède aussi la nationalité. En 1994, Washington avait demandé son extradition, pour l'enlèvement d'un Américain au Cachemire. Lors de son arrestation dans l'affaire Pearl, il avait, selon l'accusation, avoué être le commanditaire de la mort du journaliste. Mais, au cours du procès, il n'a cessé de nier les faits, qui avaient à l'époque été revendiqués par un mystérieux «Mouvement na