Londres de notre correspondant
Après cinq ans de gestion parcimonieuse, le gouvernement néotravailliste casse enfin sa tirelire. Alors que la situation économique s'assombrit, le chancelier de l'Echiquier (le ministre britannique de l'Economie), Gordon Brown, a annoncé hier une rallonge de 61 milliards de livres (95 milliards d'euros) des dépenses publiques au cours des trois prochaines années.
Marasme. Le New Labour compte sur cet afflux d'argent frais pour sortir les services publics du marasme avant les prochaines élections générales. Pendant leur premier mandat, les travaillistes s'étaient employés à prouver leurs qualités de gestionnaires. Avec succès. Le pays s'est désendetté. Le chômage se trouve aujourd'hui à son plus bas niveau depuis quarante ans. L'inflation n'atteint pas 2 %. Mais Tony Blair et son grand argentier savent qu'à l'issue de leur second mandat, ils seront jugés sur la qualité des services publics, laissés à l'abandon depuis des décennies. D'où ce tournant budgétaire entamé depuis le printemps. Brown avait déjà brisé un tabou en avril dernier avec sa loi de finances qui prévoyait pour la première fois depuis les années 70 un relèvement des impôts afin de sauver le système national de santé.
Manne. Après l'hôpital, c'est à l'école de profiter de la manne de l'Etat. Les dépenses consacrées à l'éducation vont croître de 6 % par an en terme réel jusqu'en 2006. Soit la plus forte hausse «depuis une génération», selon le chancelier. En ces temps de lutte antite