Madrid de notre correspondant
Une femme peut-elle être inséminée par son mari, alors que ce dernier se trouve dans le coma, incapable de donner son consentement ? Cette délicate question donne lieu un casse-tête juridique et divise experts et médecins espagnols. La législation espagnole n'offre en effet pas de solution à ce cas de figure rarissime. A l'origine de l'affaire, il y a la requête de Maria B. L., une Valencienne de 34 ans qui préfère garder l'anonymat. En octobre 1991, Juan, son mari, est victime d'un grave accident de moto et perd connaissance. Deux ans plus tard, ses médecins affirment que son coma est «irréversible». En mars dernier, Maria accède au tribunal civil de Valence et demande une autorisation judiciaire pour recourir à une insémination artificielle.
Donation refusée. Dans son témoignage, Maria explique qu'elle a toujours eu envie d'avoir un enfant avec son mari mais que le fatal accident, survenu seulement sept mois après leur mariage, ne leur a pas laissé le temps de concrétiser ce désir. «Pour moi, cela n'a rien de morbide, a-t-elle expliqué à la presse. Je ne veux pas avoir d'enfant avec une autre personne. Cela doit se passer avec mon mari. Il ne me parle pas, certes, mais il est vivant, Il me connaît. Il n'y a aucun doute qu'il approuverait ma démarche.»
Pour l'heure, ces arguments n'ont pas convaincu le tribunal. Début juillet, le juge s'est opposé à la donation de sperme, considérant qu'il s'agit «d'un droit personnel de caractère subjectif», et q