Menu
Libération

Les premiers secrets de 17-novembre

Article réservé aux abonnés
Trois membres du groupe terroriste grec passent aux aveux.
publié le 19 juillet 2002 à 0h27

Morceau par morceau, l'énigme 17-Novembre, ce groupe terroriste grec qui avait revendiqué 23 assassinats en 27 ans sans jamais laisser la moindre piste, est en passe d'être éclaircie. Alors que, en tant d'années, aucune arrestation ni même identification formelle n'avait pu être faite, sept personnes ont été interpellées ces derniers jours. Trois ont pour la première fois avoué hier leur participation à certains meurtres. Appréhendé mercredi, sur l'île de Lipsos, près de la côte turque, un professeur d'université de 60 ans, circulant sous une fausse identité, est présenté par les enquêteurs grecs comme un des personnages clés de 17-Novembre. Il est à l'image du groupe : secret. «Nous le connaissions depuis deux ans, mais nous ne pouvions ni le localiser ni avancer de preuve de son appartenance au groupe», explique un policier athénien. Fils d'un cadre historique du trotskisme en Europe, Alexandre Yotopoulos (orthographié aussi Giotopoulos) appartenait à ce milieu des intellectuels exilés à Paris dans les années 70, pendant la dicta ture des Colonels soutenue par les Etats-Unis. Certains lui prêtent une formation à Cuba, d'autres l'ont vu dans les camps palestiniens du Liban. On ne prête qu'aux riches : il gravite alors dans la mouvance des petits groupes, qui choisissent de combattre la junte par les armes.

Symbole. Le 17-Novembre est l'un d'eux. La date est tout un symbole : le massacre par les forces de l'ordre d'une soixantaine d'étudiants en 1973 dans l'école polytechniqu