Une «occupation» chasse l'autre. Soixante-quinze légionnaires espagnols étaient installés, hier, sur l'îlot désertique Leila-Persil, après l'opération militaire lancée, mercredi, par Madrid pour mettre fin au différend qui l'oppose au Maroc pour le contrôle de ce rocher dans le détroit de Gibraltar. Si l'installation de huit militaires du royaume chérifien était, selon le Financial Times, «mal avisée», le coup de force espagnol pour les en déloger «un acte de folie» pour le quotidien britannique n'aura reçu qu'un seul soutien réel, celui de l'Otan. «Nous ne cherchons pas de tensions continues» avec le Maroc, s'est défendu José Maria Aznar, le chef du gouvernement espagnol, précisant avoir «donné des instructions pour maintenir le contact» avec Rabat. Néanmoins, Madrid continue d'exiger, pour quitter l'îlot, un retour au statu quo antérieur, soit un engagement du Maroc, et plus précisément du roi MohammedÊVI, à ne plus y revenir. La crise risque dès lors de s'enliser, Rabat mettant, de son côté, un préalable à toute discussion : le retrait des forces espagnoles du rocher. Presse et partis politiques du royaume s'insurgeaient, hier, avec les autorités, contre une «agression disproportionnée, injustifiée, ridicule» qu'ils attribuent, en général, à la «volonté d'Aznar de dénouer sa crise intérieure».
Accord. Mais Rabat a surtout cherché à prouver sa bonne foi en montrant que les Espagnols avaient fait, mercredi, leur coup de force au mépris d'un accord passé dans la nuit. Sel