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Libération

A Sotchi, du faste au déclin

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L'ex-villégiature soviétique du Caucase périclite.
publié le 20 juillet 2002 à 0h27

Sotchi envoyée spéciale

Perle du Caucase, perle de la mer Noire, Riviera caucasienne : les louanges n'ont jamais manqué pour désigner Sotchi, la principale station balnéaire russe, où Jacques Chirac rencontre son homologue Vladimir Poutine. Résidence d'été du tsar, puis de tous les dirigeants soviétiques, la ville de 400 000 habitants se bat aujourd'hui pour relancer un tourisme freiné tant par des infrastructures déliquescentes que par la faiblesse générale du niveau de vie.

Vitrine. Vidée de sa population caucasienne qui, devant l'avancée des troupes impériales en 1860, a fui vers la Turquie, la ville naît sous l'impulsion des nobles et des riches marchands russes. Ils y créent une station à l'identique de la Riviera française et italienne. Mais c'est Staline qui en fait une vitrine pour le prolétariat méritant, appelé à se reposer dans les splendides sanatoriums, construits dans les années 30 et 40, au milieu de parcs où abondent palmiers, cyprès et magnolias. Lui-même se fait édifier, en 1937, une villa austère dans un jardin de 55 hectares, peinte en vert, que, paranoïa oblige, on ne peut voir ni de la route, ni de la mer, ni du ciel.

Au tourisme élitiste ­ la crème des stakhanovistes et du Parti ­ a succédé, sous la houlette de Brejnev, amateur des vertus médicinales des eaux sulfurées de la Matsesta, un tourisme de masse. Il a laissé derrière lui d'énormes cubes de béton, hôtels et maisons de repos de 1 000 chambres, qui défigurent l'environnement. Les plages de galets s