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Libération

Pékin met l'Internet en coupe réglée

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Le régime oblige les acteurs du Web à signer un pacte d'autodiscipline pour préserver la «stabilité sociale».
publié le 22 juillet 2002 à 0h28

Pékin de notre correspondant

Dans la guerre qu'il mène pour le contrôle d'Internet, le gouvernement chinois vient de remporter un succès en obtenant de plusieurs centaines de sociétés liées au secteur (fournisseurs d'accès, portails Web, fabricants d'informatique...) qu'elles signent «volontairement» un pacte qui revient à pratiquer l'autocensure. Ce pacte a été sévèrement critiqué par l'organisation Reporters sans frontières (RSF), basée à Paris, et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) de New York.

Arsenal. Cet «engagement public d'autodiscipline du secteur Internet chinois» vient en fait renforcer et encadrer tout un arsenal réglementaire soigneusement mis au point au cours des deux dernières années, parallèlement à l'explosion du Web en Chine : 57 millions d'internautes, 280 000 sites. Ce pacte a ainsi des allures de piqûre de rappel pour les acteurs du secteur qui laissent parfois se développer sur le Web des espaces de liberté de parole inexistants ailleurs. Le mois dernier, par exemple, la cyberpo lice chinoise a sanctionné trois sites importants, dont Tom. com qui appartient au magnat de Hong-Kong Li Ka-shing, pour avoir laissé passer des informations jugées nuisibles au moment de l'anniversaire du massacre de la place Tiananmen, le 4 juin 1989.

Les signataires, au nombre desquels des sociétés étrangères comme le portail américain Yahoo !, ont donc accepté de signer un engagement à... respecter la loi ! Mais ils s'engagent aussi à «développer la bonne mora