Les partisans de l'application du principe de compétence universelle vien nent de marquer un point important en France. Le 8 juillet, la cour d'appel de Nîmes a en effet ordonné la mise en accusation du capitaine mauritanien Ely Ould Dah pour «des actes de torture et de barbarie» commis dans son pays entre 1990 et 1992. L'officier incriminé a immédiatement formé un pourvoi en cassation. Si celui-ci est rejeté, ce sera le procès par contumace, selon toute probabilité devant la cour d'assises du Gard. Ce serait une première en France.
Identifié. La décision de la cour de Nîmes ajoute un nouveau chapitre à une saga judiciaire déjà riche en péripéties. En juin 1999, deux anciens officiers mauritaniens réfugiés en France prennent contact avec la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen (LDH). Ils affirment avoir identifié à Montpellier l'un des hommes qui les avaient torturés, fin 1990, pour leur extorquer des aveux sur leur participation à un prétendu complot contre les autorités de Nouakchott. La FIDH et la LDH déposent une plainte fondée sur la Convention de New York qui réprime les crimes de torture. Promulguée en 1984, elle a été ratifiée par la France trois ans plus tard.
Quai d'Orsay. Le 1er juillet 1999, Ely Ould Dah, 38 ans, est arrêté et placé en détention provisoire à Montpellier, où il effectuait un stage au 81e régiment d'infanterie, au titre de la coopération militaire entre le