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Libération

Les mafieux detenus en mal de contacts

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En Italie, «grève de la faim» des parrains emprisonnés.
publié le 24 juillet 2002 à 0h29

Rome correspondance

Les «boss» en ont marre. Bruits de gamelles contre les barreaux, refus de toute nourriture pénitentiaire, esclandre dans les tribunaux : plus de 300 mafieux italiens se rebellent depuis une dizaine de jours contre leurs conditions de détention. La révolte a commencé dans la prison de Marino del Tronto, dans le nord-est du pays, où est incarcéré Toto Riina, le parrain des parrains siciliens, organisateur de la plus grande vague de violence mafieuse contre l'Etat, au début des années 90. Surnommé «la Belva» (la bête) pour sa cruauté, le chef du clan de Corleone est condamné à 15 peines de réclusion à perpétuité pour avoir, entre autres, commandité l'assassinat des juges anti-Mafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino en 1992. Le chef de file de la révolte de ces derniers jours, Leoluca Bagarella, oncle de Toto Riina, est responsable de quelque 300 meurtres. Il a été le premier à dénoncer, la semaine dernière, des «conditions inhumaines de détention».

Visites réduites. Les mafiosi s'en prennent à l'article 41 bis de la loi sur le système pénitentiaire qui suspend les conditions ordinaires de détention pour les personnes coupables d'association mafieuse et, depuis quelques mois, également pour les terroristes. Les contacts avec les autres détenus sont a priori interdits. Seule une promenade d'une heure par jour est autorisée. Les communications téléphoniques et les visites sont réduites à une par mois. Si ces règles ne sont pas assouplies, les parrains menacent