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Libération

Madagascar: un Président sous surveillance

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Ravalomanana ne peut passer outre l'armée, l'Eglise et la communauté internationale.
publié le 24 juillet 2002 à 0h29

Antananarivo

de notre correspondant

«La crise est peut-être finie, mais les vrais problèmes vont commencer.» C'est le constat dressé par un homme politique rendu amer par la déferlante Ravalomanana. Ni droite ni gauche à Madagascar, seulement un homme qui en a remplacé un autre à la tête de l'Etat, après plus de six mois d'un bras de fer sans précédent dans l'histoire du pays. Sans verser dans la guerre civile ou dans les affrontements ethniques, des Malgaches n'en ont pas moins torturé et tué d'autres. Cela n'était jamais arrivé sur l'île.

Stratagème. «Qu'il n'y ait pas eu de second tour pour confirmer par les urnes la victoire de Ravalomanana n'empêche pas ce dernier d'avoir gagné au premier, en dépit des fraudes commises par l'administration sous contrôle de Ratsiraka», affirme un fonctionnaire. Les faits ont montré que la population ne s'est jamais opposée à ce vaste mouvement en faveur de l'alternance. Quelques groupuscules payés et armés par «l'Amiral rouge» (surnom de Didier Ratsiraka) et son entourage familial et politique ­ les fameuses «milices» ­ ont cherché, en recourant à la terreur dans quelques régions et au blocus économique de la capitale, à provoquer une explosion populaire. Ce stratagème avait peu de chances de fonctionner, Ravalomanana bénéficiant du soutien constant des milieux chrétiens, puis de l'armée. Autrement dit, du sabre et du goupillon.

Parti de rien, si ce n'est d'une «immense ambition pour son pays», le nouveau président doit consolider son assise