La vague de démocratisation des années 80 et 90 a perdu de son élan. Sur plus de 190 pays, 82 seulement, selon le rapport mondial sur le développement humain 2002 (1), sont des démocraties à part entière, garantissant le respect des droits de l'homme et dotés d'institutions indépendantes. L'aspiration à davantage de sécurité, particulièrement sensible depuis le 11 septembre, pourrait conduire «à penser que les régimes non démocratiques renforcent l'ordre public et accélèrent le développement économique», avertit son principal auteur, Sakiko Fukuda-Parr. L'ouvrage, réalisé pour le compte du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) et rendu public hier prend évidemment le contre-pied de ce néo-autoritarisme, et défend l'idée que la démocratie est nécessaire au développement humain, à la liberté de choix sans laquelle «il ne peut y avoir dignité ou accomplissement dans aucune société».
Ce rapport, comme pratiquement tous ceux que commande le Pnud à des experts indépendants depuis 1990, ne se contente pas de pieuses déclarations. Le plus revigorant, cette année, n'est pas d'avoir retenu, à côté d'un texte du chanteur Bono, une contribution du président iranien Khatami en faveur de la démocratie, garante d'un avenir plus «moral». Mais de mettre directement en cause le système qui structure les relations internationales. Ainsi, reconnaissant l'apport des mouvements de contestation en marge des grands sommets, le rapport dénonce «le déficit de démocratie dans les org