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Libération

A Rome, tombes juives profanées par les jardiniers

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Employés au noir, ils auraient voulu discréditer la direction du cimetière qui les avait congédiés.
publié le 25 juillet 2002 à 0h29

Rome correspondance

Le saccage de 35 tombes dans le principal cimetière juif de Rome jeudi dernier aurait été perpétré par des jardiniers «clandestins», frustrés d'avoir été évincés d'un contrat d'entretien. La découverte de la profanation des tombes juives avait déclenché une vague d'indignation dans toute l'Italie. Le président de la République et le pape avaient condamné cet acte, et les journaux américains y avaient vu une preuve supplémentaire d'une montée de l'antisémitisme en Europe.

Mais, selon de nouveaux éléments de l'enquête, un jardinier aurait révélé que la profanation était l'acte de collègues exerçant leur profession au noir dans le cimetière. Ce jardinier «repenti» aurait refusé de suivre ses camarades dans leur sinistre dessein et aurait donné le nom de celui qui lui avait proposé d'y participer. Selon la presse italienne, le but de la profanation était de discréditer le directeur du cimetière qui s'opposait à la poursuite de ce travail au noir. Deux jardiniers font l'objet d'une enquête, et risquent jusqu'à cinq ans de prison pour profanation de sépulture et dégradations. Trois autres sont suspectés.

Pots-de-vin. Pour Giuseppe Perrone, directeur du cimetière du Verano de Rome, il s'agit bel et bien de «représailles». En 1998, la ville de Rome décida en effet de confier l'entretien de ce cimetière à la société municipale AMA, au grand dam des jardiniers qui exerçaient alors en toute illégalité, exigeant des pots-de-vin des personnes souhaitant l'entretien des t