Unanimement condamné dans le monde, en particulier par les Etats-Unis, le raid israélien sur Gaza a provoqué une tempête politique en Israël où les responsables civils et militaires se renvoyaient hier la responsabilité de cette opération. Même Ariel Sharon, le Premier ministre, qui avait qualifié l'attaque d'un «des plus grands succès de Tsahal», a dû battre en retraite. Quel ques heures plus tard, il déclarait que si l'état-major avait su que des civils se trouvaient à proximité du chef militaire du Hamas, une autre façon de l'éliminer aurait été trouvée. Les critiques sont mêmes venues du sommet de l'Etat, puisque le président Moshe Katsav a reconnu qu'il y avait eu «un raté».
«Erreurs.» Plusieurs ministres ont été tentés de dégager leur responsabilité. «Il n'est pas concevable que le Premier ministre, le ministre de la Défense et le chef d'état-major aient donné le feu vert à l'opération en sachant que des civils innocents allaient être touchés», a déclaré le ministre des Finances, Silvan Shalom. Ce ministre, qui fait pourtant partie du cabinet de sécurité, a affirmé que ni lui ni son collègue des Affaires étrangères, Shimon Pérès, n'avaient été informés du lancement de l'opération. Au sein du parti travailliste, Haïm Ramon, qui conteste au ministre de la Défense, Benyamin Ben Eliezer, la direction du parti, a reproché des «erreurs opérationnelles». «La principale erreur porte sur l'utilisation d'avions de combat de type F16 et d'une bombe de une tonne dans une zone très