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Libération

TPI: un flic initié face à Milosevic

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Le témoignage de l'ex-chef de la sécurité d'Etat peut être un tournant du procès.
publié le 25 juillet 2002 à 0h29

Présenté dans les actes du Tribunal pénal international de La Haye pour l'ex-Yougoslavie sous le nom de code «K 34», l'ancien chef de la sécurité d'Etat de Serbie, Radomir Markovic, a finalement décidé hier de témoigner à visage découvert contre l'ancien président Milosevic jugé à La Haye depuis le 12 février pour 66 chefs d'inculpation, dont crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide, pour la guerre en Bosnie. Patron des services secrets entre 1998 et 2000, ce policier protégé de la famille Milosevic est jusqu'ici le plus important des témoins «initiés» ­ c'est-à-dire pouvant décrire de l'intérieur les rouages du régime ­ à déposer. «La politique d'Etat est établie par le Président avec ses associés [...] Le ministre de l'Intérieur était ensuite tenu de l'appliquer», a expliqué hier, devant la cour, Markovic, détenu à Belgrade depuis février 2001 et inculpé pour plusieurs meur tres ou tentatives de meurtre d'opposants, qu'il nie.

Sa déposition sera décisive pour établir la chaîne de commandement et démontrer que Milosevic con naissait parfaitement ­ s'il ne les avait pas personnellement ordonnées ­ les exactions commises par les forces serbes au Kosovo au printemps 1999.

«Il recevait des informations quotidiennes du Département de la sécurité», a précisé hier Markovic. La veille, un inspecteur de la police serbe, Dragan Karleusa, avait déclaré à la barre que l'ancien patron de la sécurité avait affirmé après son arrestation avoir entendu, en mars 1999, le présiden