La guérilla américaine contre les Nations unies se poursuit. Et l'affrontement a une nouvelle fois tourné en la défaveur des Etats-Unis, après leur bras de fer du début du mois sur la Cour pénale internationale (CPI), où ils étaient apparus isolés.
Préventif. Dans la nuit de mercredi à jeudi, à New York, le Conseil économique et social des Nations unies a adopté, malgré les manoeuvres dilatoires américaines, un protocole facultatif sur la torture qui institue des inspections surprises sous supervision internationale dans les prisons et centres de détention des pays signataires. Ce document, qui a été négocié pendant plus de dix ans dans les instances onusiennes, vient compléter la convention réprimant la torture adoptée à New York en 1984 et ratifié depuis par 130 Etats, dont les Etats-Unis.
«Ce protocole constitue une avancée considérable, souligne Francis Perrin, président de la section française d'Amnesty international, dans la mesure où il s'agit du premier mécanisme préventif de lutte contre la torture.» Le dernier rapport annuel de l'ONG rappelait que la torture était pratiquée dans 111 pays.
Soutenu par la Chine, Cuba, l'Iran et la Libye, des pays régulièrement dénoncés par les Etats-Unis pour leurs manquements en matière de droits de l'homme, Washington avait déposé un amendement qui aurait retardé d'au moins un an l'adoption du texte par l'assemblée générale de l'ONU, prévue cet automne.
L'amendement a été rejeté et le protocole adopté par 35 voix pour, 10 contre et