Pacifique Sud
de notre correspondante
«Il faut trouver le responsable et le pendre pour ce qu'il a fait !» Le 16 juin dernier, devant un bureau de vote qui n'ouvrait pas ses portes, Mekere Morauta, le Premier ministre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, au large de l'Australie, prenait un coup de sang. La semaine dernière, il appelait le Commonwealth à la rescousse pour enquêter sur les «pires élections» qu'ait jamais connues le pays depuis son indépendance en 1975. Après des semaines de prolongations, les élections pour le Parlement national devrait s'achever lundi, mais le pays tout entier reste plongé dans un invraisemblable chaos.
En Papouasie, les élections ne sont jamais une mince affaire. 80 % de ses 4,6 millions d'habitants vivent loin des villes, dans des tribus isolées, accrochées aux montagnes ou perdues dans la jungle. La durée des scrutins est liée à l'état des routes. Les électeurs avaient donc deux semaines pour choisir entre 2 875 candidats représentant 43 partis qui se disputent les 109 sièges du Parlement de Port Moresby. Pour l'instant, 88 députés ont été élus mais des sièges resteront vides car, dans certaines régions, les urnes, les bulletins et parfois les fonctionnaires chargés des bureaux de vote ont tout simplement disparu.
«Dans la province d'Enga, un des candidats et ses supporteurs ont braqué les fonctionnaires avec des fusils, ils ont pris les 23 urnes et forcé les électeurs à voter pour leur parti. D'autres fonctionnaires manquent à l'appel, on m'a dit