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Libération

Sydney en émoi après des viols racistes

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Des mineurs d'origine libanaise condamnés pour avoir agressé de jeunes Australiennes d'origine «anglo-celtique». Un procès dans un contexte xénophobe.
publié le 27 juillet 2002 à 0h30

Sydney envoyé spécial

Le 30 août 2000, une jeune fille lit dans ce train de la banlieue ouest de Sydney. Elle s'est habillée pour un entretien d'embauche en ville. Elle a 18 ans. Cinq garçons lui proposent un joint. Ils descendent à Bankstown. La jeune fille les suit. «Pas seulement pour le joint», explique la Detective Inspector Kim McKay, de la police de New South Wales (NSW, Nouvelle-Galles- du-Sud). «Les garçons lui ont pris son téléphone portable, elle craignait de se faire engueuler à la maison, alors elle les a suivis.» Il est 15 h 30. Ils l'entraînent dans les toilettes d'un parking.

En train, Bankstown est à 45 minutes de l'opéra de Sydney. C'est un quartier ouvrier, où cohabitent plusieurs communautés, asiatiques, moyen-orientales. Quartier «chaud», dit la police. On a du mal à y croire : ni tours, ni barres, pas de tags ni de carcasses de voitures brûlées. Des rangées de maisons individuelles, des pelouses impeccables. Pas de bandes de jeunes qui déambulent, pas de pitbulls, ni de dealers. Chapel Road, la rue commerçante, est bordée de restaurants, de bazars asiatiques. De vieux Chinois boivent du thé, les femmes font leurs courses, poussent des landaus.

«Indifférence.» A dix mètres, dans les toilettes du parking, les cinq copains violent la jeune fille. Personne n'a rien entendu, rien vu. Les garçons appellent d'autres copains, laissent des SMS sur leurs portables. Lors de son procès, l'un d'eux se souvient de l'appel reçu ce soir-là : «Il y a une salope à Bankstown