Historique : le mot n'est pas trop fort. Pour la première fois, le président soudanais Omar al-Bechir, au pouvoir à Khartoum depuis 1989, et le chef rebelle John Garang se sont rencontrés, samedi, à Kampala (Ouganda). Les deux hommes se sont ostensiblement serré la main, avant de s'entretenir pendant deux heures, suscitant un réel espoir au sein d'une population traumatisée par près de vingt années de guerre civile. Le conflit soudanais, qui oppose le Nord musulman au Sud majoritairement animiste et chrétien, a fait plus de deux millions de victimes et quelque quatre millions de déplacés. Le pays, le plus vaste du continent, avait basculé dans la guerre en 1983, après la suppression de l'autonomie du Sud et la proclamation de la charia (loi islamique).
Le face-à-face de Kampala est intervenu une semaine après la signature d'un protocole d'accord entre Khartoum et l'Armée populaire de libération du Soudan de Garang, le 20 juillet à Machakos (Kenya). Ce protocole offre au Sud une période d'autonomie de six ans, à l'issue de laquelle il devra se prononcer sur son maintien dans le pays lors d'un référendum. Les négociations ont été menées sous l'égide de sept pays d'Afrique de l'Est, et surtout avec l'implication des Américains.
Samedi, les deux hommes en sont restés à des déclarations de principe, proclamant essentiellement leur intention d'accroître leurs efforts pour mettre un terme à la guerre. Mais le poids symbolique de la rencontre est indéniable. «C'est un bon signe pour l