«Chaque fois que les syndicats concluent un accord avec les institutions, le terrorisme réapparaît», a résumé le secrétaire milanais du syndicat modéré UIL après la découverte hier de deux engins explosifs devant le siège milanais de la Fiat et devant le bureau du syndicat CISL à Monza. La CISL, syndicat catholique proche de la CFDT française, est en effet signataire, avec le syndicat UIL, d'un accord gouvernemental sur des réformes touchant le monde du travail, notamment le droit de licenciement, appelé «pacte pour l'Italie». Quant au constructeur automobile, il envisage de licencier 3 000 personnes.
La CISL, qui a condamné cette «tentative d'intimidation», s'est déclarée «inquiète» des menaces répétées contre son syndicat, après le meurtre en mars à Bologne de Marco Biagi, artisan des réformes actuelles et conseiller du ministère du Travail, revendiqué par les «Brigades rouges pour un parti communiste combattant» (BR-PCC). Le principal syndicat, la CGIL, qui a refusé de signer le «pacte pour l'Italie», a lui aussi condamné les attentats manqués d'hier, comme étant une menace «à l'ensemble du mouvement syndical».
Les tensions syndicales autour de ces réformes ont en effet dominé le devant de la scène politique ces derniers mois. Le leader de la CGIL, Sergio Cofferati, qui a refusé de céder sur les propositions de réforme, a été indirectement accusé par le gouvernement, dès le lendemain du meurtre de Marco Biagi, d'alimenter le terrorisme. Sergio Cofferati, très populaire dans