Le Caire de notre correspondante
Sept ans de prison : un verdict d'une extrême sévérité pour Saad Eddine Ibrahim. Le militant des droits de l'homme égypto-américain, âgé de 63 ans, a été condamné hier par la Haute Cour de sécurité de l'Etat pour «atteinte à l'image de l'Egypte» et «utilisation frauduleuse de fonds». Dix-huit membres du Centre de recherche sur les droits de l'homme, qu'il présidait, ont aussi été condamnés. Le «crime» de Saad Eddine Ibrahim ? Avoir exposé, dans ses travaux, les discriminations à l'encontre de la minorité copte, un sujet tabou pour l'Etat égyptien. En 1995, il avait également souligné les fraudes massives organisées lors des élections législatives.
Bâillonnement. Il avait été arrêté au cours de l'été 2000. Il s'apprêtait à réaliser un documentaire sur le processus électoral en Egypte, à quelques semaines d'un nouveau scrutin parlementaire. Parmi les chefs d'accusation, le parquet lui reproche aussi d'avoir perçu, sans autorisation préalable de l'Etat, des fonds de l'Union européenne. Pour les associations égyptiennes des droits de l'homme, ce jugement est un nouvel essai du gouvernement pour bâillonner la société civile. Le Caire multiplie en effet les mesures contre les ONG et vient d'adopter une loi pour réglementer leurs activités et leur financement.
Ibrahim avait déjà été condamné en mai 2001. Il avait réussi à faire casser le verdict pour «examen insuffisant des arguments de la défense». A l'annonce de la sentence, hier, il a annoncé qu'il