Inquiètes pour la sécurité de leur personnel, «les Nations unies ont suspendu leurs activités humanitaires pour une durée indéterminée en Tchétchénie, ainsi que pour deux jours dans la république voisine d'Ingouchie», a annoncé, hier, Viktoria Zotikova, la porte-parole moscovite de l'agence internationale. L'ONU interrompt toutes ses distributions de denrées alimentaires, de médicaments, ses livraisons de couvertures, d'abris de toile, de matériaux de construction. Une catastrophe pour une population durement touchée par la guerre. Pour le seul mois de juillet, les agences des Nations unies avaient distribué des vivres à 130 000 personnes. Mais l'enlèvement de la présidente de l'ONG russe Droujba a ravivé les craintes des responsables des programmes d'aide. Le véhicule dans lequel elle voyageait a été attaqué, la semaine dernière, par des hommes armés et cagoulés près du village de Pobedinskoïe, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Grozny. Nina Davydovitch travaillait, en étroite collaboration avec des ONG tchétchènes ainsi qu'avec l'Unicef, à l'aide aux enfants déplacés. «En suspendant nos activités, nous voulons exprimer notre solidarité avec Nina Davydovitch, ses amis et ses collègues, et attirer l'attention pour que cet enlèvement soit résolu le plus vite possible», a déclaré la porte-parole de l'ONU. La plupart des organisations humanitaires avaient déjà suspendu leurs activités en Tchétchénie suite à l'enlèvement d'un volontaire de Médecins sans frontières, Kenny