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Libération

Paris-Berlin, un couple en lambeaux

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Chirac et Schröder se rencontrent, en Allemagne, pour le 79e sommet.
publié le 30 juillet 2002 à 0h32

Berlin de notre correspondante

Un château enchanteur, encerclé d'eau, au coeur de la ville est-allemande de Schwerin... C'est dans ce cadre néo-Renaissance, inspiré de Chambord dit-on, que Gerhard Schröder et Jacques Chirac vont, ce mardi, revisiter et tenter une fois encore de retaper les ruines de leurs quatre années de couple lors de ce 79e sommet franco-allemand. Une déclaration sera adoptée, réaffirmant l'ambition des deux pays de concrétiser l'Europe de la défense. Une autre assurera la volonté des deux gouvernements d'aider la formation d'une «opinion publique européenne». Mais l'actualité de ce som met sera plutôt la confrontation, très redoutée en Al le magne, entre un «Super-Chirac», ragaillardi par les élections de mai-juin en France, et un Schröder affaibli, à deux mois de législatives très menaçantes pour lui.

«Les Français viennent à Schwerin les doigts dans le nez», soupirait-on, la semaine dernière, à Berlin. La chancellerie allemande a la désagréable impression que Chirac considère déjà Schröder battu et qu'il se réjouit d'avance de la possible victoire du rival conser vateur, Edmund Stoiber.

Piédestal. Chirac serait pourtant mal inspiré de rouler des mécaniques, fait-on comprendre à Berlin. Au second tour des législatives françaises, l'Union pour la majorité présidentielle a recueilli «moins d'un tiers des voix des inscrits», ont calculé des diplomates allemands. Une façon de rappeler que son piédestal actuel pourrait aussi s'effondrer.

Dans ce climat de méfi