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Libération

Radhia Nasraoui a quitté Tunis pour Paris

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Son départ semble la seule issue face à l'inflexibilité du régime de Ben Ali.
publié le 30 juillet 2002 à 0h32

Ils étaient une trentaine à attendre, hier, à l'aéroport de Roissy, le vol en provenance de Tunis. En grève de la faim depuis le 26 juin, Radhia Nasraoui en est descendue sur un fauteuil roulant, amaigrie, très affaiblie et s'exprimant avec difficulté. «Je suis venue ici uniquement pour accompagner ma fille Sarra, 3 ans, à qui Ben Ali a interdit de quitter la Tunisie la semaine dernière. Pourtant, elle avait mon autorisation. J'ai envie que mes filles soient loin des provocations policières», a déclaré l'avocate militante des droits de l'homme en répétant la raison de sa grève de la faim : «Demander la libération immédiate» de son mari et «protester contre le harcèlement policier dont sont victimes ses enfants».

Visa d'affaires. Puis très vite, Radhia Nasraoui a quitté l'aéroport pour Paris où des médecins devaient l'examiner. Son arrivée avait été marquée par un bref incident : elle était restée bloquée en zone sous douanes à cause de «documents non valides» avant d'être finalement autorisée à entrer en France. Les raisons invoquées par une «source aéroportuaire» pour expliquer ce couac laissent rêveur, s'agissant d'une gréviste de la faim, partie en urgence de Tunis, alors que son état de santé commençait à inspirer une sérieuse inquiétude : elle «avait un visa d'affaires, pas d'attestation d'accueil en France et un billet de retour pas valide»... Il était difficile de savoir, hier, si cet incident était dû à un zèle excessif des policiers ou à une volonté de Paris de ne pa