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Libération

L'oeil d'un pays ami vous surveille

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Signé par 27 pays, le traité «Ciel ouvert» entre en vigueur.
publié le 31 juillet 2002 à 0h32

Orléans envoyé spécial

Un avion militaire russe survole la France. Avec la bénédiction de l'armée de l'air, il prend toutes les photos qu'il veut, même au-dessus des zones les plus «sensibles». L'entrée en vigueur du traité «Ciel ouvert», jeudi 1er août, autorise désormais les 27 pays signataires (1) à jeter un coup d'oeil chez leurs voisins. A charge, évidemment, de réciprocité.

Fin juin, sur la base aérienne d'Orléans (Loiret), des officiers venus de toute l'Europe et d'Amérique du Nord «certifiaient» une nacelle d'observation, une sorte de gros bidon bourré d'optique qui s'accroche sous l'aile d'un avion de transport. Il s'agissait de s'assurer que les caméras embarquées correspondent bien aux normes fixées par le traité. Au-dessus de la Beauce, les vols d'Hercule C-130 se succèdent. Dans la soute, deux opérateurs-capteurs «mitraillent» les bourgs tranquilles de l'Orléanais. L'un deux, le lieutenant de vaisseau Passevant explique : «La précision de nos capteurs est de trente centimètres et nous avons une très grosse capacité de prise de vue. Nos caméras embarquent trois cents mètres de films et pour la vidéo il suffit d'avoir des cassettes vierges...» «Nos vols s'effectuent à deux altitudes : entre 1 200 et 2 000 mètres et entre 4 000 et 5 000 mètres», ajoute le pilote, le lieutenant-colonel Dominique Bonneau. Ces missions se font donc à basse altitude, contrairement à celles des avions espions U2 américains, qui volent à plus de 20 000 mètres, deux fois plus haut qu'un avi