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Libération

Le premier saint indien fait douter le clergé mexicain

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Le pape canonise Juan Diego, dont l'existence est contestée.
publié le 31 juillet 2002 à 0h32

Mexico correspondance

En route «pour le culte divin et ses propres affaires», Juan Diego entendit un chant «très doux et délicieux». Puis une voix venant de la colline qui lui disait : «Juanito, Juan Dieguito.» Selon un manuscrit aztèque datant du milieu du XVIIe siècle, cet humble Indien de 57 ans, de son vrai nom Cuauhtlatohuac («Aigle-qui-Aime»), aurait vu apparaître la Vierge à trois reprises, la première fois le 9 décembre 1531. En haut de la colline Tepeyac, la dame «au teint sombre» lui aurait demandé que soit «édifié à cette place un temple à la gloire de Dieu», l'actuelle basilique de Nuestra Señora de Guadalupe. Pour qu'il puisse prouver sa bonne foi, elle lui offrit un bouquet de roses, fleur inconnue dans la région, et imprima son image sur son poncho.

Populaire. En faisant de Juan Diego, lors d'une messe célébrée aujourd'hui dans la basilique de Mexico, le premier saint indien de l'histoire catholique, Jean Paul II rend hommage au culte chrétien le plus populaire du Mexique. L'image de la Vierge de Guadalupe est présente dans la quasi-totalité des appartements, des taxis et des échoppes d'un pays con sidéré comme le plus pratiquant du monde catholique (90 % des Mexicains). La sanctification de Juan Diego honorera aussi «le protecteur et avocat des indigènes» ­ plus de 12 % de la population et trois quarts de ses déshérités. 3 400 d'entre eux ont été invités par l'Eglise à occuper les places d'honneur, habituellement réservées aux notables, dans la basilique. Deux