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Libération

Un conflit régional sous couvert de guerre civile

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Depuis 1998, l'armée rwandaise appuie les rebelles congolais.
publié le 31 juillet 2002 à 0h32

La guerre en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) a fait près de 3 millions de victimes dont peu ont péri au combat, beaucoup au cours de massacres ou d'épuisement, au fur et à mesure que les armées (1) qui participent au conflit s'appropriaient les territoires et les richesses de l'ex-colonie belge. Le conflit débute véritablement en 1996, sous Mobutu Sese Seko, le président autocrate du Zaïre, et s'étend sous Laurent-Désiré Kabila, maquisard de la lutte pour l'indépendance, plus porté sur la bouteille que sur l'entraînement, selon Che Guevara qui l'a rencontré en 1964.

Bases arrière. C'est dans l'histoire tragique du Rwanda, Etat voisin, qu'il faut chercher l'origine de la première guerre régionale d'Afrique, et plus particulièrement dans les décisions hasardeuses qui ont suivi le génocide (800 000 morts, en majorité tutsis) d'avril 1994. A Kigali, le pouvoir tombe aux mains des exilés tutsis venus d'Ouganda. Le Zaïre de Mobutu, poussé par la communauté internationale, accueille alors, dans des camps près de la frontière, les réfugiés hutus fuyant le Rwanda ­ des responsables ou complices du génocide mais aussi d'anonymes Rwandais. Ces camps s'organisent, mais servent aussi aux extrémistes hutus de bases arrière à des raids contre le Rwanda.

1996 : sous couvert d'une rébellion congolaise dont Laurent-Désiré kabila est le porte-parole, les Rwandais pénètrent dans l'est du Zaïre. Mobutu est en fin de règne, politiquement et physiquement, son armée n'en est plus une