La Malaisie n'est pas tendre avec ses sans-papiers. Ils encourent désormais, selon une législation promulguée en mai dernier, une peine de six mois de prison et jusqu'à six coups de canne de rotin ainsi qu'une amende de 2 600 euros. Leurs employeurs risquent aussi six coups de canne et une peine de prison. Le texte de loi, qui ravive les châtiments corporels préconisés au siècle dernier sous l'ancien empire colonial britannique, est entré en application hier, à minuit. Au cours des jours précédant cet ultimatum, des dizaines de milliers de travailleurs immigrés illégaux ont fui le pays dans la panique.
Reconduite. Tous les sans-papiers qui se présentaient aux autorités entre le 22 mars et le 31 juillet bénéficiaient d'une amnistie. Selon le directeur général de l'Immigration, Mohamad Jamal Kamdi, cité par le quotidien The Star, 300 000 sans-papiers ont ainsi quitté le territoire. Mais l'exode est tel que tous les moyens de transport n'y suffisent pas. Des milliers de clandestins attendent ainsi, depuis des jours, derrière des grillages gardés, des ferries qui doivent les reconduire chez eux.
Rafles. C'est désormais sans la moindre indulgence que la police malaisienne arrête les travailleurs clandestins, dont le nombre est encore estimé à 300 000 personnes, issues principalement d'In do nésie, des Philippines, d'Inde, du Pakistan et du Bangladesh. La police, qui a prévu des rafles massives dans les quartiers d'immigrés, est allée hier jusqu'à appréhender 135 clandestins réfugi