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Libération

Un criminel de guerre s'enrichit aux frais du TPI

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Les avocats de Zigic lui auraient reversé une part de l'aide accordée par la cour.
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publié le 2 août 2002 à 0h34

Le crime peut payer. Du moins devant la justice internationale. Condamné par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye (TPI) à vingt-cinq ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, Zoran Zigic, Serbe bosniaque et tortionnaire dans des camps, serait parvenu à s'enrichir aux dépens de cette cour instituée en 1993 par le Conseil de sécurité de l'ONU. «L'accusé et sa famille sont entrés en possession de moyens substantiels obtenus pour la plupart grâce aux transferts de liquidités effectués par les membres de la défense», indique un rapport d'enquête menée par le TPI. En clair, Zigic aurait partagé avec ses avocats les honoraires que leur versait le TPI, obtenant au moins 175 000 euros pour lui.

Manne. Comme la plupart des accusés, à son arrivée dans la prison de Scheveningen, près de La Haye, en 1998, Zigic se déclare incapable de régler lui-même les frais de sa défense. Comme prévu par le règlement, le greffe lui accorde alors une aide financière de quelque 1,5 million d'euros, à verser aux avocats de son choix.

Parmi eux, Simo Tosic, du barreau de Banja Luka, organise le partage des honoraires entre l'accusé et le groupe des défenseurs composé de six avocats et enquêteurs. Deux de ces derniers, Jadranka Ivanovic et Jasminka Jovisevic, choisies par Tosic, ont reçu 81 679 euros sans jamais participer à la défense. Le rapport du TPI indique que l'intégralité de cette somme était destinée à être partagée.

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