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Libération

Montevideo en proie aux pillages

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Emeutes en Uruguay après le gel des retraits bancaires.
publié le 3 août 2002 à 0h34

Un émeutier, arrêté jeudi par la police de Montevideo. Il est soupçonné d'avoir pillé un supermarché.

Mêmes causes, mêmes effets. Comme en Argentine, il y a huit mois, la récession économique, les problèmes sociaux et le gel des comptes en banque sont à l'origine des pillages perpétrés, ces derniers jours, de l'autre côté du rio de La Plata, en Uruguay. Mercredi après-midi, une cinquantaine de personnes ont attaqué un supermarché du centre de Montevideo, aux cris de : «On est dans la misère. Nos fils n'ont rien à manger !» Une douzaine de personnes, dont plusieurs enfants, ont été arrêtées. Le lendemain, des vagues de pilleurs, certains armés de bâtons et le visage protégé par des passe-montagnes, ont déferlé sur les quartiers les plus pauvres de la capitale, malgré une présence policière renforcée. Montevideo a alors vécu une journée d'émeutes. Seize supermarchés ou petits commerces ont été ravagés, quatorze autres ont été protégés par les forces de l'ordre, qui n'ont pas hésité à ouvrir le feu. La police a arrêté 34 personnes. Comme celui de l'Argentine en décembre dernier, le gouvernement uruguayen crie au complot. «Ces groupes étaient organisés et leurs actions simultanées, parfaitement planifiées. Nous savions d'ailleurs que ces actions se préparaient, mais pas quand elles auraient lieu», prétend Guillermo Stirling, le ministre de l'Intérieur.

Banques fermées. Organisés ou pas, ces pillages s'expliquent avant tout par une situation sociale dramatique : 15,6 % de la popula