Radhia Nasraoui a annoncé, vendredi à Tunis, qu'elle suspendait sa grève de la faim, débutée le 26 juin pour obtenir la libération de son mari, Hamma Hammami. Jointe par téléphone, l'avocate tunisienne a expliqué à Libération : «Des amis proches et les nombreuses personnalités qui m'ont soutenue pendant mon action m'ont demandé d'arrêter pour qu'on puisse reprendre tous ensemble la lutte pour l'élargissement de tous les prisonniers politiques, dont mon mari.»
Lors d'une conférence de presse à son domicile en présence de représentants d'ONG et de diplomates (américains, britanniques et hollandais), elle avait auparavant annoncé la création d'une «association contre la torture». «Elle fédérera des personnes issues de milieux totalement différents, aussi bien des démocrates, des islamistes que des militants de droits de l'homme mus par la seule volonté de mettre un terme aux tortures qui sont devenues monnaie courante dans les prisons tunisiennes», a-t-elle précisé à Libération.
Très affaiblie, Radhia Nasraoui avait regagné, jeudi, son pays, après un bref séjour à Paris, où elle avait accompagné sa fille âgée de 3 ans. Sur place, elle avait dénoncé le soutien de la France au régime du président Zine ben Ali.
Vendredi, l'avocate a tenté, sans succès, de rendre visite à son mari, condamné en mars à trois ans de prison pour son appartenance au Parti communiste des ouvriers de Tunisie, interdit par les autorités.
Au terme de trente-sept jours de grève de la faim, Radhia Nasraoui n'a pa