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Libération

11 septembre: une juge exige la transparence

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L'administration américaine sommée de livrer les noms de 150 personnes écrouées.
publié le 5 août 2002 à 0h35

Pour la première fois depuis le 11 septembre, une juge fédérale, à Washington, a obligé l'administration à rendre publics les noms des personnes qu'elle a arrêtées dans le cadre de son enquête sur les attentats contre les Twin Towers et le Pentagone. Vendredi, la juge Gladys Kessler a donné quinze jours à l'administration pour s'exécuter. Quelque 1 200 personnes avaient été arrêtées pour des motifs divers, à commencer par la violation des règles de l'immigration. La plupart ont été expulsées ou relâchées, mais 150 personnes étaient encore sous les verrous au mois de juin.

«Entrave». «La première des priorités de la branche judiciaire doit être de s'assurer que notre gouvernement agisse toujours dans le cadre constitutionnel, qui distingue une démocratie d'une dictature», écrit Gladys Kessler dans son jugement, ajoutant que «les arrestations secrètes sont un concept odieux aux démocraties». Le département de la Justice a réagi avec colère, accusant la juge Kessler de mettre en danger la vie d'Américains : «Le jugement d'aujourd'hui entrave l'une des plus importantes enquêtes fédérales de l'histoire, nuit à nos efforts pour traduire en justice les responsables des attaques haineuses du 11 septembre et aggrave le risque de menaces terroristes contre notre nation», a indiqué un des responsables du département de la Justice, Robert McCallum. Le ministère pense que la révélation des noms des personnes arrêtées risque de donner aux terroristes des informations sur les progrès de l'e