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Libération

Le président taïwanais brave à nouveau la Chine

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Il est partisan d'un référendum d'autodétermination.
publié le 5 août 2002 à 0h35

Pékin de notre correspondant

Le président taïwanais Chen Shui-bian a lâché une véritable «bombe», au milieu de l'été, qui menace d'entraîner une nouvelle période de tension entre la Chine continentale et l'île «rebelle» que Pékin revendique. Il a publiquement soutenu, samedi, l'idée d'un référendum d'autodétermination pour les 23 millions de Taïwanais, ouvrant ainsi la voie à une possible indépendance de l'île vis-à-vis de la Chine, une option que cette dernière considère comme un casus belli. L'île existe actuellement en tant que «République de Chine», un nom hérité du régime précédant l'arrivée des communistes au pouvoir à Pékin. Mais les partisans de l'indépendance souhaitent que l'île coupe formellement ce lien historique avec le continent et qu'elle prenne le large, en tant que «République de Taiwan».

Escalade verbale. La déclaration de Chen Shui-bian a été rejetée, hier, par le ministère des Affaires étrangères de Pékin, pour qui «une atteinte à la souveraineté de la Chine et à son intégrité territoriale ne sera jamais tolérée». La presse pro-Pékin de Hong-kong a, elle aussi, lancé un tir de barrage contre le leader taïwanais, accusé de «jouer avec le feu» et de «conduire Taiwan au désastre». A Pékin, une escalade verbale se prépare, d'autant que la proximité du 16e congrès du Parti communiste, prévu à l'automne, incitera les dirigeants à se montrer intraitables sur le plan «patriotique».

La sortie du président Chen, un homme au passé «indépendantiste» dont Pékin se méfie