L'affaire Chalabi prend décidément des allures d'énigme. Accusé et jugé en Algérie pour «terrorisme islamiste», Mohamed Chalabi, 47 ans, accumule acquittement et non-lieu, mais reste en prison. Mieux : il comparaîtra à nouveau, demain, devant la justice algérienne, le parquet d'Alger ayant fait appel contre son non-lieu. Samy Chalabi, l'un de ses fils, ne voit qu'une explication à cet «acharnement» judiciaire : «La reconnaissance de son innocence embarrasse les autorités algériennes et françaises, car elle signifie que la France l'a extradé à tort.»
Le 9 novembre 2001 en effet, Paris avait expulsé Mohamed Chalabi à Alger, l'accusant d'être «lié à un réseau de soutien logistique aux GIA» et assurant ignorer qu'un tribunal algérien l'avait condamné à mort par contumace.
Chalabi, plus connu dans le milieu des machines à sous en banlieue parisienne que dans les cercles islamistes, sera néanmoins acquitté le 21 mai par le tribunal d'Alger des faits les plus graves qui lui étaient reprochés. Il restera toutefois en prison, sous le coup de poursuites qui lui avaient été signifiées dès son arrivée forcée en Algérie. Mais ces poursuites tomberont aussi d'elles-mêmes avec le «non-lieu» prononcé le 1er août par le juge d'instruction d'Alger. Cela n'empêchera pas le parquet d'Alger de faire appel, cinq jours plus tard, le 6 août, contre ce non-lieu, à la surprise générale...
Du coup, son avocate, Me Isabelle Coutant-Peyre qui n'a pas obtenu de visa pour se rendre en Algérie , demande au